Voilà un vrai repas d'un soir. Alors qu'on s'était lancé un peu tard en cuisine dans la réalisation d'un plat mijoté, on se rend compte qu'il faudrait prévoir un petit plan de secours si on ne veut pas attendre le petit déjeuner pour manger. Je trouve deux courgettes, quelques carottes oubliées et un vieux navet et je me lance dans la réalisation de ce repas d'un soir qui fut le bienvenu!
La recette est à retrouver après une petite histoire!
Sergio pensait avoir réussi à échapper à son passé. Après avoir échappé à la mafia, la police lui avait offert une nouvelle identité contre sa coopération. Il tenait maintenant un petit restaurant italien à l’autre bout du pays, dans une petite ville de quelques milliers d’habitants. Tous les jours, le shérif du comté passait pour s’assurer que Sergio allait bien et qu’il n’avait rien vu de suspect. La douceur estivale rendait cette fin de soirée particulièrement agréable. Quelques clients finissaient leur repas en terrasse et Sergio avait déjà commencé à fermer sa cuisine quand il entendit de l’agitation en salle. Son serveur arriva, le visage rougit, en sueur et paniqué en cuisine.
« Chef, chef, des bandits, ils veulent manger, je leur ai dit que la cuisine était fermée, mais ils insistent ! Ils veulent des tagliatelles ! Ils ont des armes ! »
Sergio regarda à travers le passe. Il reconnut les hommes qui l’avaient fait passer par la fenêtre quelques mois plus tôt. Ils s’étaient assis à table et devisaient bruyamment. Ils n’avaient pas l’air d’être là pour lui. Ou bien, ils étaient plus subtils qu’à l’accoutumée. Sergio avait beaucoup changé physiquement depuis leur dernière rencontre. Il avait pris du poids, perdu quelques cheveux et portait une barbe fournie. Ce n’était pas sûr qu’ils le reconnaissent.
« Va les servir Tony, reste calme et tout va bien se passer. »
Tony retourna en salle, une bouteille de vin italien à la main. Sergio commença à ouvrir sa boîte à tagliatelle, qu’il préparait chaque jour. Il plongea sa main dedans, mais elle ne rencontra rien. La boîte était vide. Il descendit à la réserve pour trouver de la farine et faire des pâtes minutes, mais il ne trouva pas le moindre petit grain de blé. Remonté en cuisine, Sergio commençait à se ronger les ongles quand il vit un cageot de courgettes sous son plan de travail. Il afficha le sourire de celui qui vient d’avoir une idée géniale et se mit à les préparer comme des tagliatelles avec quelques carottes. Lorsque Tony vint chercher les plats, il ne put s’empêcher de manifester sa surprise.
« Chef ! Ils ont demandé des tagliatelles, vous m’envoyez des courgettes, je vais me faire trucider si je leur envoie ça !
- J’ai plus de tagliatelles ! Alors tu leur dis que c’est le plat du jour ! Tagliatelles de courgettes et carottes croquantes du chef ! Et surtout, tu me prends un air plus assuré que ça et t’arrêtes de trembler, sinon, c’est moi qui te massacre ! »
Tony porta les assiettes à table et, si les convives posèrent quelques questions, il put repartir vivant. Sergio observa discrètement la scène, puis se remit au ménage de sa cuisine. Alors qu’il lavait les dernières assiettes, il entendit la porte de la cuisine battre dans son dos.
« Chef, les carottes sont cuites ! »
Il reconnut la voix de l’homme qui avait ordonné sa défenestration. Le chef de la mafia. Il ne put empêcher ses mains de trembler. Il se retourna pour faire face à la menace. L’homme se reprit.
« Je voulais dire chef, les carottes sont bien cuites. Parfaitement croquantes. Mes amis ont adoré. Et ces tagliatelles de courgettes, quelle belle idée ! Merci pour ce repas ! »
Il prit Sergio dans ses bras, puis fit volte-face. En sortant de la cuisine, il s’adressa une dernière fois à Sergio.
« Dites-moi chef, il n’y aurait pas un homme particulièrement protégé par la police dans cette ville ? C’est un vieil ami à moi, et il me doit une séance de chute libre.
- Ca ne me dit rien, mais le shérif vient déjeuner ici tous les jours, je pourrai me renseigner discrètement.
- Alors je repasserai, chef ! »
Ingrédients pour 2 personnes :
- 2 courgettes.
- 2 carottes.
- 2 carottes jaunes.
- 2 carottes violettes.
- 1 navet.
- Une petite botte de persil frais.
- 1 gousse d'ail.
- Du vinaigre blanc.
- De l'huile d'olive.
- Du sel.
- Du poivre noir (en baies).
En cuisine!
- Éplucher le navet, en couper les extrémités. A l'aide d'une mandoline, couper le navet en fines tranches. Les mettre dans une casserole. Couvrir à mi hauteur avec du vinaigre blanc et compléter avec de l'eau. Ajouter une pincée de sel et quelques baies de poivre noir concassées. Faire chauffer à feu moyen à couvert pendant une dizaine de minutes puis laisser réduire à feu doux.
- Laver les carottes et les couper en quatre dans le sens de la longueur. Dans une poêle mettre un fond d'huile d'olive à chauffer. Lorsqu'elle est chaude, mettre les carottes à sauter, saler, puis baisser le feu et laisser les carottes cuire à couvert pendant une dizaine de minutes. Ajouter un peu de persil ciselé en fin de cuisson.
- Laver les courgettes, couper les extrémités puis les couper en quatre dans le sens de la longueur. A l'aide d'une mandoline ou d'un économe, faire des tagliatelles de courgettes dans toute la longueur. Dans une poêle, mettre un peu d'huile d'olive à chauffer. Y mettre les tagliatelles de courgettes à cuire deux à trois minutes avec une pincée de sel et la gousse d'ail râpée.
- Servir les courgettes avec les carottes, les pickles express de navet et du persil frais ciselé.
Laclac vous souhaite un bon appétit! Sans lactose, évidemment!
Pour vous tenir au courant des prochaines recettes et histoires, abonnez-vous ici!
Retrouvez Laclac sur Facebook et Instagram
Retrouvez moi aussi sur mon blog d'écriture : La Rathure
commentaires