Une recette toute simple de carottes rôties que j’ai accompagné d’un bouillon de fanes. Le tout relevé par les saveurs du zaatar, de la moutarde et du miel, un délice !
« Eh ! On est pas des sardines ! »
L’agriculteur figea son geste et regarda autour de lui.
« Qui a parlé ?
– Bah c’est moi, banane ! »
L’homme lâcha sa cagette de surprise. Les minces planches de bois craquelèrent sous le choc mais ne cédèrent pas. Dans la boîte, les carottes demeuraient immobiles, pourtant il en était certain, c’était bien une carotte qui venait de parler. Il les dévisageait, bien qu’il ne pensât pas réellement qu’elles pouvaient avoir un visage.
« Vas-y, parle encore !
– Oh ! J’suis pas une bête de foire non plus ! »
Aucune des racines n’avait eu le moindre mouvement. Il les inspecta une par une, avec crainte, de peur de se faire mordre. Si les poules n’avaient pas de dent, il n’avait jamais entendu aucun dicton sur les carottes à ce sujet, aussi il estimait qu’il valait mieux se méfier. Si une carotte parle, alors elle a une bouche, si elle a une bouche, alors elle a des dents. Et puisque les poules n’ont pas de bouche, mais un bec, les choses commençaient, pour lui, à tenir dans une implacable logique. Il ne trouva cependant pas le moindre orifice buccal sur ses légumes.
« Nan mais t’imaginais pas tomber sur une langue non plus ? J’suis une carotte, j’ai pas de bouche, banane !
– Tu parles bien !
– C’est pas parce que je parle que j’ai une bouche ! Regarde les égouts ont une bouche et j’ai jamais entendu un égout ouvrir sa gueule…
– Mais ça n’a rien à v…
– Bref, on parlera de mon anatomie plus tard, banane, moi, c’que j’te disais, c’est qu’on est pas des sardines, alors va falloir arrêter de nous empiler, sinon t’auras affaire au syndi-carottes!
– Oui… Enfin… On a toujours fait comme ça et j’ai jamais eu de plainte…
– Evidemment que t’as jamais eu de plainte, t’as déjà entendu une carotte se plaindre ?
– Non… Jamais… Enfin vous… Mais avant non…
– Nan mais moi c’est pas pareil, je suis élue représentante syndicale, donc ça me donne des droits tout ça… Bref, va falloir mieux nous traiter parce que là, la moutarde me monte au nez ! scanda la carotte.
– Voilà ! Voilà ! Vous voyez, si vous avez un nez, vous pouvez bien avoir une bouche !
– Mais non banane ! C’est une expression !
– Une expression, t’en as des belles toi…
– C’est bien compris ? Plus de place dans les cageots sinon on t’laisse sur le carreau.
– Vous avez même un slogan ?
– C’est qu’on fait les choses bien avec les ca-rotte-marades. »
L’agriculteur ramassa soigneusement les carottes, les répartit dans différentes cagettes, les chargea dans sa camionnette et démarra.
Rentré chez lui, il demanda à sa mère, avec qui il vivait encore.
« Tu crois que ça peut faire grève des carottes ? »
Elle le regarda avec peine en lui servant un bol fumant.
« Tu devrais te reposer mon chéri, t’es vraiment dans le bouillon en ce moment. »
Pour 4 personnes :
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4 grosses carottes
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1 vert de poireau
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1 quart de citron
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Du miel
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De la moutarde
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Du zaatar
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Des noix de cajou
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De l’huile d’olive
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Du sel
En cuisine !
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Préchauffer le four à 180°c.
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Eplucher les carottes en réservant les fanes. Couper les carottes en quatre dans le sens de la longueur.
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Dans un plat allant au four, mélanger une cuillère à soupe de miel, une cuillère à soupe de moutarde, une cuillère à soupe d’huile d’olive, et une cuillère rase de zaatar. Saler. Y faire tremper les quartiers de carottes pour bien les recouvrir. Enfourner le plat pour 30 à 40 minutes en remuant de temps en temps.
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Dans une casserole, faire chauffer un peu d’huile d’olive. Y mettre à suer le vert de poireau et les fanes de carottes grossièrement hachées. Une fois que les légumes ont un peu coloré, ajouter une cuillère rase de zaatar, puis couvrir d’eau à hauteur et laisser infuser à petit bouillonnement le temps que les carottes cuisent au four. Filtrer le bouillon à l’aide d’une passoire et ne conserver que le liquide.
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Sortir les carottes du four. Réserver les carottes sur une assiette. Verser le bouillon dans le plat pour récupérer les sucs, puis remettre les carottes dans le plat. Ajouter des noix de cajou grossièrement hachées et quelques gouttes de jus de citron.
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Servir en plat principal avec de la semoule (ou un autre féculent) ou en accompagnement d’une viande grillée ou rôtie.
Laclac, la cuisine sans lactose, vous souhaite un bon appétit… sans lactose, évidemment !
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