Pour la deux-cent-cinquantième recette de Laclac, je ne pouvais pas faire autre chose qu’un « Repas d’un Soir ! ». Une recette que je n’avais ni prévu de faire, ni prévu de poster, cuisinée tardivement avec ce que j’avais sous la main, photos prises alors que la batterie de l’appareil rendait l’âme… Bref, un vrai « Repas d’un Soir ! »
Retrouvez tous les « Repas d’un Soir ! » ici.
A Frigaud, petite bourgade très agréable, les rumeurs allaient bon train. Comme il y avait peu d’occupation, on passait son temps à regarder les autres et cancaner dans leur dos. Les réputations se faisaient et se défaisaient aussi vite que le jour passait. Si on avait vu deux mains s’effleurer, une lumière allumée un peu plus tard que d’habitude, quelqu’un qui achetait plus à manger que d’habitude, le chuchotement interminable se déclenchait irrémédiablement.
Ce jour-là, ce fut au tour de Madame Endive et de R. Auti d’être au centre des attentions. Le garçon laitier assurait les avoir vus rentrer ensemble, à une heure si tardive que ce ne pouvait être innocent, dans l’appartement de R. Auti. Ils paraissaient très joyeux et très proches, Madame Endive jouant avec les ficelles de R. Auti. Le lendemain matin, le garçon laitier s’empressa de raconter tout ce qu’il avait vu la veille au Café du village. Il y avait une certaine fierté à être celui ou celle qui allait lancer la rumeur. La rumeur se propagea particulièrement vite ce jour-là, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle fut aux oreilles de Jean Bon, le mari de madame Endive. Il se rendit immédiatement au Café pour entendre l’histoire de la bouche même de celui qui disait avoir tout vu. C’était une première à Frigaud où, pour la première fois, quelqu’un cherchait à vérifier la véracité d’une rumeur. Le garçon laitier répéta mot pour mot ce qu’il pensait avoir vu. Jean Bon éructa de rage. Lui qui n’était pas un homme très affable, une vraie tête de cochon, faisait encore plus peur à voir. Il avala plusieurs whiskys et demanda à l’assistance ce qu’il devait faire face à une telle situation.
Comme tous les habitants de Frigaud, Madame Endive et R. Auti finirent par passer au café, séparément, d’où Jean Bon n’avait pas bougé de la journée. Ils furent immédiatement pris à partie. Jean Bon refusa de parler à sa femme qui devait supporter les regards désapprobateurs de l’assistance. Et quand il vit R. Auti, il se jeta sur lui, ne lui laissant pas le temps de comprendre. Après quelques coups bien sentis, quelques spectateurs de la bagarre finirent par les séparer et on expliqua enfin à Madame Endive et R. Auti ce qui leur valait toute cette animosité. R. Auti fut encore plus énervé que Jean Bon.
« Voilà donc ce qui me vaut d’être frappé par ce porc ! Encore une nouvelle rumeur de tromperie pour tromper l’ennui ! A la fin, mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Madame Endive est une crème, je l’adore, mais si elle est passée chez moi hier soir, c’était uniquement pour mes ficelles, les ficelles de R. Auti que vous venez tous m’acheter !
- C’est vrai, reprit-elle, je devais recoudre une tenue que je trouve un peu trop effeuillée à mon goût. Lorsque le garçon laitier nous a vus, R. Auti me montrait simplement plusieurs modèles qui me plaisaient beaucoup. C’est donc ça que vous voulez à Frigaud ? Qu’on ne puisse plus se montrer joyeuse et enjouée en public sans risquer de déclencher une bagarre ! Ou bien pire ? Vous êtes fiers de vous ? »
Le garçon laitier baissa les yeux, honteux, et personne n’osa rien dire de plus.
Le soir-même, le garçon laitier repassa devant l’appartement de R. Auti. La fenêtre était fermée, mais les rideaux ouverts. Il vit très précisément M. Endive et R. Auti se faire sauter ensemble, mais il décida de se mêler de ses oignons.
Pour deux à trois personnes :
- 300 grammes de rôti de porc
- 2 endives
- 2 oignons jaunes
- 1 gousse d’ail
- 1 petit tronçon de gingembre
- 20 centilitres de crème de soja fluide
- De l’huile d’olive
- Du sel
- Du poivre noir
En cuisine !
- Dans une sauteuse, faire chauffer à feu vif un filet d’huile d’olive. Eplucher les oignons, les couper en quatre quartiers et les mettre dans la sauteuse. Pendant ce temps, nettoyer les endives, couper la base et les couper en quatre quartiers. Quand les oignons commencent à colorer, ajouter les endives. Saler, et faire sauter quelques minutes en remuant la sauteuse.
- Couper le rôti en cubes réguliers. Lorsque les légumes ont un peu coloré, ajouter la viande dans la sauteuse. Saler. Faire sauter la viande quelques minutes puis diminuer un peu le feu pour finir la cuisson. Ajouter l’ail et le gingembre finement hachés.
- Lorsque la viande est cuite, retirer le sauté de la sauteuse et le réserver au chaud. Remettre la sauteuse sur le feu, et y mettre la crème à chauffer une petite minute. Elle va se parfumer avec les sucs et les quelques morceaux d’ail et de gingembre qui resteront dans la sauteuse.
- Servir le sauté avec la crème et deux tours de moulin de poivre noir. Au cours de ma dégustation, j’ai ajouté quelques noix. Mais je ne pouvais plus faire de photos !
Laclac vous souhaite un bon appétit! Sans lactose, évidemment!
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