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Canapé à l'italienne.
Sergio jeta un oeil par la fenêtre. Il avait bien entendu. Il reconnut immédiatement les voitures qui se garèrent à côté du camion de déménagement qui était là depuis la veille. Ils l'avaient retrouvé. Si vite. Il n'avait pas le temps de fuir. Il mit les deux chaises de la cuisine devant la porte, espérant ainsi s'octroyer quelques précieuses minutes de vie. Il mit sa musique sur la chaine stéréo, une vieille balade de son Ombrie natale et il s'assit sur le lit, les yeux rivés sur la porte. Il les entendait. Il les entendait demander au gardien le numéro de son appartement. Il les entendait se précipiter, deux dans l'ascenseur, deux dans l'escalier pour ne lui laisser aucune chance de s'échapper. Il les entendait s'assurer que leurs armes étaient chargées et prêtes à fonctionner. Et maintenant il les entendait vraiment marcher dans le couloir.
- Ouvre Sergio, ça ne sert plus à rien de faire durer les choses.
Sergio ne répondit pas. Il ne leur dirait rien. Qu'ils se débrouillent après tout! Quand on veut tuer quelqu'un, il est bien normal que ça demande quelques efforts!
Les coups commencèrent sur la porte. Elle était mince, la serrure de mauvaise facture, et les chaises devant ne servaient pas à grand chose. Elle céda rapidement. Les quatre hommes entrèrent, l'arme au poing.
- Tu as toujours été un sentimental Sergio. C'est ça ton problème.
Il ne répondit toujours pas. Sentimental probablement, mais têtu assurément, il ne leur dirait pas un mot.
Deux des hommes l'empoignèrent par les épaules. Un troisième ouvrit la fenêtre du petit studio au cinquième étage.
- Un sentimental qui choisit de se jeter par la fenêtre pour l'amour de sa vie tragiquement disparu dans un accident de ski. Voilà tout ce que tu viens d'expliquer dans cette lettre que tu as soigneusement déposé sur la table.
Sergio regarda la lettre. Le problème quand on ne dit rien, c'est que les autres ont tendance à parler à votre place. Après tout, une fin romantique ça ne lui déplaisait pas. Il trouva dommage de n'avoir jamais vraiment connu l'amour. Mais tout le monde resterait avec le souvenir que si, c'était une moindre compensation à sa mort.
D'un geste les deux hommes le jetèrent par la fenêtre. Tous s'approchèrent pour le regarder s'écraser sur le sol. Sergio ne criait pas, il n'avait vraiment rien envie de leur dire, pas même une onomatopée. Il atterrit lourdement sur un canapé que deux déménageurs étaient en train de porter.
- Madre mia jura l'un des quatre hommes depuis le rebord de la fenêtre.
Les deux déménageurs ne bronchèrent pas. Ils chargèrent le canapé dans le camion de déménagement qui était là depuis la veille et le refermèrent. Quand Sergio prit conscience de ce qui venait de se passer, il constata qu'il faisait face à un homme en costume entouré de deux hommes en uniforme.
- Je crois que vous avez beaucoup de choses à nous dire, M. Sergio.
Et le camion démarra.
Pour une vingtaine de canapés :
- 200 grammes de polenta.
- 2 oignons jaunes.
- 3 tomates.
- 2 brins de basilic.
- 1 brin d'estragon.
- 1 gousse d'ail.
- 10 centilitres de vinaigre balsamique.
- De l'huile d'olive.
- Sel, poivre.
On se lève du canapé et on file en cuisine!
- Faire bouillir 1,2 litres d'eau salée. Quand elle bout, couper le feu et mettre la polenta dans l'eau. Laisser gonfler 7 à 8 minutes. Etaler la polenta entre deux feuilles de papier sulfurisé sur une épaisseur d'environ 1 centimètre.
- Dans une poêle faire chauffer un fond d'huile d'olive. Eplucher et émincer les oignons. Les mettre à revenir doucement. Saler. Une fois que les oignons sont translucides, augmenter le feu. Ajouter ensuite le vinaigre balsamique, bien remuer, et baisser le feu de nouveau. Laisser les oignons caraméliser une dizaine de minutes en remuant régulièrement.
- Laver les tomates et les herbes. Eplucher l'ail. Couper les tomates en petits cubes. Hacher finement les herbes et l'ail. Mélanger le tout, saler et réserver.
- Découper la polenta à l'aide d'un emporte-pièce. (J'ai utilisé un emporte-pièce carré de 6 centimètres de côté). Dans une poêle mettre de l'huile d'olive à chauffer. Quand elle est chaude, mettre les carrés de polenta à griller. Les retourner régulièrement jusqu'à ce qu'ils soient bien dorés sur les deux faces.
- Egoutter les tomates pour retirer l'excédent d'eau. Déposer un peu de salade de tomates sur les canapés de polenta. Ajouter ensuite quelques oignons caramélisés au balsamique. Pour finir vous pouvez ajouter une petite feuille de basilic ou de roquette.
Laclac vous souhaite un bon appétit! Sans lactose, évidemment!
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