C’est le jeu. Parfois, ça rate. Comme ici par exemple. Cependant, j’ai toujours été transparent dans ce concept de “Joue Là Comme TopChef”, alors voici le déroulé du fiasco du Trompe l’Oeil en objet.
Tout commence avec une idée. Lorsque je vois l’émission, l’épreuve du trompe l’oeil en objet, une image se dessine très nettement dans mon esprit. Réaliser une théière en sablé avec laquelle on pourra réellement verser un thé. J’ai bien conscience que c’est ambitieux mais… Je pense naïvement que c’est faisable. En deux heures de temps.
Rapidement, j’envisage les problèmes techniques. Pour le collage, je ne maîtrise rien d’autre que le chocolat, donc je sais que c’est ce que je vais utiliser. Ce qui fait que je ne peux mettre du thé chaud qui ferait fondre ma colle. Je m’adapte en pensant à une infusion froide, puis j’ai l’idée de faire une crème anglaise qui viendrait napper mon dessert, et servie avec la théière. Détail important, je n’ai jamais fait de crème anglaise, dans mon souvenir.
Pour coller au concept de la théière, j’envisage alors de faire un dessert au thé matcha. Ça non plus, j’en en ai jamais fait, et même jamais goûté. Pourquoi s’arrêter à de tels détails ? Le dessert se précise dans ma tête.
Dernière problématique, je n’ai pas envie que le trompe l’oeil soit couvert de chocolat. Je décide donc de faire une pâte sablée colorée au curcuma et au matcha pour donner l’impression d’une poterie. Le chocolat servira de point de collage. Oui, dans ma conception des choses, à ce moment là, je pense en être capable. Ce défi me donne des ailes, j'ai bien réussi à faire un Pithiviers après tout !
Avant de commencer la cuisine, j’en suis donc à ce stade :
- Une coque inférieure en sablé Curcuma/Matcha qui servira de contenant au dessert.
- Une coque supérieure en sablé Curcuma/Matcha qui servira de couvercle et de récipient pour la crème anglaise. Elle sera percée pour laisser place au couvercle et au bec verseur de la Théière.
- Un sablé qui servira de fond à la coque supérieure.
- Un collage au chocolat.
- Un moelleux au thé matcha pour garnir la coque inférieure.
- Une salade de mangue fraîche, citron vert, menthe, pour garnir la coque inférieure.
- Une crème anglaise parfumée au zeste de citron qui sera servie dans la coque supérieure.
- Quelques pistaches torréfiées.
Deux heures de cuisine, c’est parti ! Et les ennuis commencent…
- Je commence par ma pâte sablée. Je pars sur ma recette classique, je la sépare en deux et je colore chaque moitié avec du matcha ou du curcuma. Je suis content du résultat. Je les mélange pour donner un aspect mélange d’argiles. Ca rend bien. J’étale entre deux feuilles de papier sulfurisé, je réserve au frais pour pouvoir emporte-piécer facilement. Jusque là, tout va bien !
- Je me lance dans le moelleux au Matcha. Je n’ai jamais fait. Je fouille pour trouver quelques recettes (oui j’aurais pu préparer avant), en fusionne plusieurs selon ce qui me semble intéressant ou non. Le gâteau n’a pas l’air mal, il a une jolie couleur, je l’enfourne. On part déjà pour 35/40 minutes de cuisson. Je sens que le temps s’égraine, si le gâteau rate, c’est foutu. Mais il n’y a pas de raison.
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Je décide de faire ma salade de mangue. J’ouvre ma mangue, et là… C’est le drame, elle est MOCHE. Noircie de partout. J’en conclus que je ne sais pas choisir une mangue. Je m’adapte, je décide de la faire cuire. J’aurais moins de fraicheur, mais il faut faire quelque chose. Je la fais compoter, j’ajoute une petite pomme, un peu de citron vert. La mangue ne compote pas vraiment, le mélange prend une teinte marron pas bien jolie… Je décide tout de même de mixer le tout et j’aviserai. Je goute. On ne peut pas dire que le goût soit grandiose.
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Je me lance dans la crème anglaise. Pas au sens propre. Ca ne se passe pas trop mal, bien que des petits points blancs semblent apparaître. Je ne sais pas exactement ce que c’est, peut-être de l’oeuf qui a cuit sans se mélanger ? Il faut que je me renseigne un peu plus sur la crème anglaise. Elle m’a l’air un peu trop liquide, mais il faut que j’ai le temps de la faire refroidir.
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Je sors le moelleux au matcha. La texture n’a pas l’air. Il n’a pas parfaitement cuit uniformément. A la découpe, je vois que la partie inférieur a eu un peu de mal à se développée, écrasée par le poids du gâteau, néanmoins il a une jolie couleur, il est très moelleux. Par contre, on ne sent pas beaucoup le matcha et il y a trop de sucre. Si je refais cette recette, je pense que je diviserai par deux, facilement, la quantité de sucre.
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Vient le moment d’emporte-piécer la pâte sablée pour faire mes théières. La pâte est belle, mais un peu cassante. Lorsque je mets mes ronds dans les moules en demie sphère, elle se casse. J’essaye de la réchauffer un peu, et finalement je rafistole. Ce sera une poterie façonnée à la main. Je prévoie les trous pour le couvercle et le bec verseur. Je façonne le couvercle, les anses. Pour le bec verseur, j’utilise une douille. Je mets directement la pâte sablée dessus. Mauvaise idée. J’enfourne le tout. A la sortie du four, c’est la catastrophe. Les coques trouées se sont complètement déformées, le bec verseur accroche à la douille. Je m’adapte, profite que les sablés soient encore chaud pour refaire des trous dans des coques pleines, et je relance un bec verseur. Les coques sont trop petites pour faire un compartiment pour la crème anglaise. Je la mettrai directement dans le gâteau avant de servir. Le temps file.
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Le deuxième bec verseur colle aussi, mais je parviens presque à le décoller sans casse. Enfin, sur une photo je peux faire illusion. Je n’ai plus le temps, il faut passer au montage.
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Je garnis le fond avec de la compote pomme mangue, ajoute quelques morceaux de moelleux matcha, des pistaches que je n’ai pas eu le temps de torréfier. Je referme avec la coque supérieure que je colle au chocolat. Les bords ne sont pas droits, ce n’est pas net. Pas le temps de faire. J’essaie de coller l’anse. Le deuxième bec verseur est alors encore au four. Je mets tout ça au congélateur pour que le chocolat ait le temps de figer. Lorsque le bec verseur est cuit, je le colle à son tour, retour au congélateur. Pour la propreté et la justesse du résultat, on repassera.
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Les deux heures sont écoulées, je termine mon dessert en versant la crème anglaise sur le gâteau. Evidemment, ça fuit. Le visuel n’est pas catastrophique, même s’il est très loin d’être parfait. Au niveau du goût, c’est plus compliqué. Il y a trop de sucre, entre le moelleux, la crème anglaise et même la compote qui a perdu toute son acidité. Le sablé au curcuma est assez perturbant, même si intéressant. Il apporte une saveur qui détonne, peut-être un peu forte. Même si avec la salade de mangue, je pense que ça aurait pu être sympa.
Voilà pour cette petite aventure ! Je ne vous mets évidemment pas la recette en détail, parce qu’elle ne vaut pas le coup. Je garde quelques idées en tête, car tout n’est pas à jeter dans cette épreuve ! Mais beaucoup de choses sont à améliorer !
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de JLCTC2023 !
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